Des ses premières images (…) A Hard Day s’inscrit dans la logique visuelle de tout bon polar coréen qui se respecte, avec son cahier des charges devenu bien trop précis. Mais cette séquence d’ouverture, au demeurant très réussie, tient surtout de la note d’intention et ouvre très tôt les hostilités. En effet, très rapidement et dans un dispositif qui parait étonnement logique, les péripéties commencent à s’enchaîner et le rythme s’accélère encore et toujours. Parfois à la limite du surréalisme tant les situations abracadabrantes se succèdent, A Hard Day joue assez clairement la carte de l’accumulation et de la saturation. Mais il la joue intelligemment, en l’utilisant comme ressort comique extrêmement précis. Précis dans la rythmique surtout, plus que dans les situations elles-mêmes. Chaque nouvel élément qui vient s’ajouter à la dose de poisse déjà tragique du héros arrive précisément au moment où il pouvait y avoir une porte de sortie. Le plus beau est que non seulement c’est très drôles, mais en plus la grammaire cinématographique utilisée par Kim Seong-hoon, et en particulier son découpage, construisent des séquences au suspense parfois difficilement soutenable. (...)
Il s’agit également d’un film extrêmement bien exécuté sur le plan technique, ce qui n’est pas vraiment une surprise tant la Corée possède peut-être les techniciens les plus efficaces pour mettre en scène un polar. (…) A Hard Day est dopé à l’énergie et aux belles idées, et revitalise non sans mal ce qu’est devenu le polar coréen.(...)
Nicolas Gili – Filmosphère